J'avais reçu son sms comme un ordre. "Sois prête ce soir! Je te veux habiller de noir, de dentelle et hautement chaussée. Je passe te chercher à 21 heures." Je l'avais reçu à 19 heures, et mon sang n'avait fait qu'un tour. Je devais m'apprêter au mieux. Mais que me réservait-il ce soir? Toutes nos retrouvailles, tous nos rendez-vous étaient emprunts de luxure et de surprise. Après quelques instants perdue dans mes pensées et mes interrogations, je me suis hâtée à me préparer. C'est avec attention et minutie que je vous suis préparée, apprêtée et déjà il est en bas de l'immeuble.
Mon ascenseur étant en panne, je descends lentement les escaliers marbrés, évitant la chute que mes talons vertigineux et ma robe traînant par terre pourraient me faire faire. Ce n'est que lorsque je passe le portillon de ma résidence, que je croise ses yeux que je sais. La foudre traversant son regard, la pointe droite de ses babines qui se lève et je sais que mon choix a été le bon. Cette robe en dentelle noire vaporeuse et traînant par terre malgré mes talons vertigineux; ce décolleté savamment lacé; ces épaules dénudées; ce serre taille large et pourpre; ma bouche écarlate en contraste de mes cheveux et mes yeux noircis. Je sais que je lui plais et déjà je sens la chaleur m'envahir et consumer mes reins.
Il m'embrasse délicatement la joue dans un souffle; il transpire le désir, le musc de son parfum m'enivre dans une effluve... Il m'ouvre la portière de sa voiture dans laquelle je prends place. Il s'installe en silence à côté de moi, immobile et silencieux, avant de se pencher en avant et ouvrir la boite à gants, effleurant mes genoux couverts. Un frisson me parcourt. Il en sort un foulard de soie noir, enroule chaque extrémité autour de ses mains, et sans un mot, sans un regard vers lui, je me penche, inclinant ma tête vers son torse. Il s'approche, afin que mon front se pose sur son torse et noue le foulard autour de mes yeux. Obscure sensation, plongée dans le noir, je sens sa bouche frôler mon oreille, l'effleurer du bout de sa langue et déjà mes seins se dressent violemment. Réflexe décadent... "Attache-toi..." Le mot me fait tressaillir, et je suis déjà à tâtons, cherchant la ceinture de sécurité et la boucle. Le cliquetis de nos ceintures me fait frémir. Je me sens totalement à fleur de peau et je ne sais ce qui m'attend. Je me laisse conduire.
Il roule en silence... J'entends sa respiration, sa façon de tirer négligemment sur sa cigarette, son sourire lorsque je devine qu'il me regarde. Moi tête légèrement inclinée. Je ne sais pourquoi, mais bien que le foulard occulte ma vue, je ferme les yeux. Comme si je voulais m'imprégner de chaque bruit, de chaque vibration de l'auto, de chaque virage. Le parcours me semble durer une éternité. Et je sens le ralentissement, la manoeuvre, le frein à main serré, le contact coupé. Ma respiration se fait plus bruyante instinctivement. Je sursaute lorsque sa paume effleure ma joue, et son rire étouffé déclenche une onde électrique le long de ma colonne vertébrale.
Il m'aide à descendre, me fait prendre son bras. Je sens la brise sur mes joues, une odeur d'herbe fraîchement coupée me titille les narines; un mélange de fruits rouges et de fleurs empli mes poumons. Le chemin qu'il me fait prendre est chaotique, et je sens que je manque de stabilité sur les pavés que je devine sous mes semelles trop fines et mes talons trop pointus. Je l'entends se gausser de ma gaucherie et de mon hésitation à avancer. Mais il me soutient fermement. Puis s'arrête; me lâche pour ouvrir une porte qui grince, et une fraîcheur presque humide envahit mon visage. J'imagine une vieille demeure de tuffeau comme on en trouve dans les environs de ma ville, pas ouverte depuis longtemps, qui sent le renfermé. J'imagine ces grandes pièces uniques qui les caractérisent avec cette cheminée centrale immense qui en fait le foyer de chaleur de toute la maison.
Il m'attire par la main et nous entrons. Mes yeux sont grands ouverts sous le foulard cette fois, je cherche le moindre indice, la moindre lueur mais rien n'y parait. Ma vue est totalement opaque. Sa main chaude enveloppe la mienne et il me fait avancer. Mes talons résonnent sur le sol, qui ne me semble pas être du carrelage, non plutôt de la tommette, le bruit est trop sourd pour que ce soit du carrelage. Il me fait me mettre face à lui au bout de quelques pas. "Je reviens." Et je l'entends retourner à la porte, et le cliquetis me dit qu'elle est maintenant fermée. Mais je n'entends rien! Je ferme les yeux, tend l'oreille au maximum. Je n'entends rien, pas même un souffle. Et un vent de panique me gagne. Il m'a laissée seule ici! Et malgré tout je n'ôte pas ce voile opaque de mes yeux. J'ai mes sens aiguisés, mes sensations décuplées, ma peau frissonne et... Un cri sourd s'échappe de ma bouche lorsque je sens des mains se poser sur mes épaules. Je ne l'ai pas senti s'approcher. Je ne l'ai pas entendu; c'est totalement impossible. Mais ses mains fermes me font plier et reculer jusqu'à ce que mes cuisses se trouvent en contact avec un rebord. Il me fait asseoir.
Je bascule lentement ma tête de droite à gauche. C'est confortable et presque moëlleux. Un fauteuil... Je pose instinctivement mes mains sur les accoudoirs, que je découvre en bois, larges, ronds et travaillés, sciselés. Un premier lien vient contraindre mon poignet droit à l'accoudoir. Je fronce les sourcils, mais aucun son ne s'échappe de ma bouche hormis un souffle. Mon poignet gauche connait bientot le même traitement. Une main vient écarter la mèche de cheveux qui barre mon visage. Sa main! Je la reconnaitrais entre toutes, et je ne sais pourquoi je suis rassurée par ce simple effleurement. Je le sens passer derrière moi, le musc ayant retrouvé le chemin de mes narines, mes sens ne me font plus défaut. Sa main prend possession de ma nuque, et je me laisse aller contre elle dans un soupir. Puis sa main découvre le chemin de ma gorge, ses doigts se serrant légèrement, m'emprisonnant. L'excitation monte délicatement, crescendo dans mes reins, mon bas- ventre. Lentement, tel un effleurement, sa main descend de ma gorge, puis glisse entre mes seins et les découvrent d'un geste empli de dextérité. Mes seins se dressent violemment sous cette libération. Il les caresse, les enveloppe, les serre, attrape mon téton entre ses doigts chauds au même moment où ses dents se plantent dans mon cou. Je lâche un râle d'extase, sentant son sourire sur ma peau sensible et électrique.
De son autre main, je le sens remonter imperceptiblement le tissu vaporeux de ma robe, découvrant ainsi mes jambes, mes cuisses nues. Mes désirs s'emballent accompagnés de mes envies. Le tissu rugueux de son jean se frotte contre mon bras plié. Sa main parcourt mon bras, ma main ligotée, déclenchant à chaque millimètre un hérissement sensuel. Ses doigts remontent le long de ma cuisse, plongeant à l'intérieur pour trouver impérieusement l'objet de toutes ses convoitises. Sans sous-vêtement, ses doigts effleurent sans entrave la source de tous mes plaisirs. Il me caresse, entrouvre mes lèvres en feu, et glisse entre avec une agilité déconcertante. Je bascule ma tête en arrière, totalement offerte et contrainte à ses caresses. Très vite je sens son souffle sur ma cuisse. Il est agenouillé ou assis... Je ne sais... Mais il a une vue imprenable sur mon envie, qui n'en finit pas de vibrer, d'implorer sa sentence, sa délivrance. Ses doigts écartent, massent, caressent, pénètrent inlassablement mon sexe totalement submergé de désir. J'ai une envie de lui déconcertante, mais je ne dis rien. Je reste aussi silencieuse que lui. Lorsque ses doigts s'enfouissent en moi, je gémis, me cambre, me mords la lèvre inférieure. Je me sens fondre sur lui, couler sur ses doigts, mais je n'ose pas bouger, et je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Comme si j'étais tétanisée... Par cette envie de sexe qu'il déclenche en moi. Par peur que tout ceci s'arrête.
Et puis l'onde de choc! Sa langue vient de trouver mon bouton, dressé, boursouflé. Il s'en délecte! Pendant que ses doigts experts font leur ballet indécent dans mon antre, s'enfoncent, se lovent, entrent sortent en une musique enivrante, sa langue sa bouche me dévorent. Mes lèvres sont happées, aspirées, sucées, et je me tors sur mon fauteuil, tire sur mes poignets contraints, gémis, me cambre à outrance, écartant mes cuisses. Une d'entre elles se retrouvent posée sur mon poignet, comme pour mieux m'ouvrir, m'offrir à lui. Je suffoque... Mes seins me font mal, j'aimerai retenir le flot, les vagues qui déferlent en moi... Mais je n'y arrive pas. Tous mes sens m'échappent, s'enflamment, me consument. Je ne pense plus, ne réfléchis plus. Je suis chatte sous sa langue, je suis chatte autour de ses doigts et je perds pieds...
Jusqu'à ce qu'il se recule, et que çà me fasse presque grogner. Il sourit lorsque je l'entends me mumurrer que je suis décidément insatiable. Et ses doigts écartent l'entrée de mon antre, ses quelques coups de langue presque pénétrant me font ronronner. Jusqu'à ce que je me bloque à cette sensation nouvelle... Une large sphère pénètre mon antre et ... est aspirée. Le bout de sa langue titille toujours mon clito totalement dressé et assoiffé de caresses. Son doigts pousse lentement la sphère au fond de mon antre... Pour qu'une deuxième se présente... Et qu'il lui fasse subir le même supplice. Sa langue devient alors agile et démoniaque et à chaque tressaillement, chaque frisson, je sens les sphères, les deux boules vibrer, cogner contre les parois de mon sexe. Ces vibrations m'enivrent, me font gémir au possible. Je me tortille, ronronne, gémis, serre mes poings, me mords les lèvres. Mon sexe est prêt à exploser sous le supplice.
Mais je le sens déjà tirer lentement, trop lentement sur la petite ficelle... L'entrée de mon antre s'entrouvre sous la circonférence apparente de cette boule complice à son désir. Je me sens m'ouvrir doucement, tout doucement, millimètre par millimètre, contrainte à l'immobilisme. Et au moment où je pense être libérée de la première, où mon corps se tend au maximum, d'un geste puissant il la repousse presque violemment au fond de moi. Je hurle de désir, soumise à une onde de choc démentielle que les vibrations de leur heurt au creux de moi provoquent sur mon corps. Ses doigts envahissent mon con frénétiquement, indécemment, me faisant m'ouvrir, les cuisses, les chairs, l'âme!
Puis stoppe brusquement, retire ses doigts minutieusement de mon antre inondé, pour les poser sur mes lèvres, que ma langue vient chercher. Me délecter de moi sur ses agilités, un délice dont j'aime me repaître indéfiniment. Je le sens jouir de ce spectacle décadent que je lui offre, spectacle que je lui offre à chaque union, à chaque voyage. Et puis il se rejoue de moi... Retirant sur la ficelle de ces perles d'amour en moi. Chaque millimètre parcouru me fait monter un peu plus... Jusqu'à l'orée de ma chatte, ne tenant plus, je me contracte involontairement et jouis violemment éjectant la première visiteuse. Mon hurlement de jouissance résonne sur la pierre, dans la pièce. Mes tempes carillonnent, j'ai l'impression que le temps est suspendu! Les vagues envahissent mon antre et je me déverse indécemment sous ses yeux. J'aimerai me retenir mais mon corps n'est déjà plus à moi, mon corps se dérobe à mon contrôle. Je suis cabrée autant que me le permettent mes liens... Tous mes muscles sont tendus, tendus à m'en faire mal! Je réattéris doucement, essaie de me calmer de rependre mes esprits, mon souffle.
Mais sa bouche attaque mon clito et déjà je redécolle hurlante, suppliante, resserrant mes cuisses autour de sa tête, me dandinant, basculant d'un côté sur l'autre, tirant sur les accoudoirs, étranglant mes poignets. Sa bouche, ses aspirations, ses morsures se font dévorantes et carnassières. Les larmes me montent aux yeux, chaque pore de ma peau perle, chaque battement cardiaque déclenche une saccade électrique dans mon échine, ma tête au bord de l'implosion, mes cris se font supplique, mes gémissements se font sanglots...
Je ne respire plus, je suis asphyxiée!!!!!!!!!!!!!!
Jusqu'au hurlement ultime de libération, où mon corps exulte! La deuxième boule est expulsée violemment de ma chatte qui explose littéralement. Jaillissement incontrôlable de larmes, de lave... Mon cri, mon hurlement se suspend dans la pièce, l'emplissant, résonnant... Mon corps convulse... Ma gorge me brûle, mon corps a mal, mal de jouissance, mal de mon mâle! Tout tourne, tout se mélange, je suis déconnectée de la réalité. Mes sanglots se calment peu à peu. Et je prends conscience que sa joue est posée sur ma cuisse... Je redescends... Je suis à nouveau poupée de chiffon dans ce fauteuil...